« Quand j’ouvre les yeux je ne vois que les restes de l’agitation, trop occupé à vérifier la couleur de mes opinions ». Mohican porte une attention minutieuse aux mots, engagés, vifs, tranchants. Si Lucas Elziere chante le monde qui l’entoure sans ménagement, c’est souvent dans l’introspection. En puisant dans cette rage, parfois candide, mais encore brûlante.
Au premier abord, Mohican est une rencontre entre la chanson et la musique électronique. Mais pour raconter autant d’histoires, le débit du rap sert la densité des textes. Derrière la voix, les mélodies accrochent, les beats bousculent, les chorus soulèvent. L’écoute de Mohican nous rappelle vite que l’auteur, compositeur et interprète, est avant tout musicien. De ceux qui grandissent dans une famille où on joue tous les jours. De ceux qui subliment cet héritage par le travail.
Il fallait des musiciens de la même trempe pour l’accompagner. La basse de Stéphane Rama était des premiers concerts, vite ralliée par les percussions de Ronan Despres. Le talent du claviériste Loïc Loew vient enfin appuyer la dimension mélodique du groupe. Car si Mohican émerge d’un univers personnel, il est défendu par un groupe, avant tout.
Photo : Nico M