1958, Jack Kerouac publie l’un de ses ouvrages majeurs : Les Clochards Célestes . Dans ce roman quasi autobiographique, l’auteur beatnik dépeint ces artistes vagabonds comme des parias géniaux et hauts en couleurs, refusant de se plier au conformisme social.
Reta a parfois été de ceux-là. Un homme de partout et de nulle part à la fois. Déraciné volontaire et bohémien jusqu’au bout de ses ongles vernis, le chien fou du vieux Rennes a vécu plusieurs vies avant de trouver un véritable ancrage dans la capitale bretonne. Une fierté régionale gravée à l’encre indélébile au coin de son œil droit.
À l’âge de 13 ans, l’acrobatie dans le sang, il découvre la danse hip-hop. Plus rien ne sera jamais pareil : Quentin devient Reta. En parallèle, le rap prend une place importante dans sa vie, d’abord en tant qu’auditeur puis musicien. Les projets musicaux se font et se défont, Reta s’amuse et expérimente. Les tatouages, eux, s’accumulent jusqu’à le recouvrir entièrement de la tête aux pieds, comme une auto-condamnation à ne jamais faire marche arrière. Et lorsqu’il ne ride pas jusqu’au petit matin, Reta l’insomniaque s’accomplit en tant qu’artiste. Il en ressort un rap à l’univers sombre, lugubre et décalé, où se mêlent ego trip comiques et introspections funambules. Reta est aujourd’hui un interprète aux multiples facettes et signatures vocales, faisant de lui un véritable ovni dans le rap français actuel.
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